Femmes en bordure du Mékong, Gouache, André MAIRE, 1954*
Ce samedi 28 janvier, commence le Têt, le nouvel an vietnamien, cette année 2017 sous le signe du coq de feu.
Ces derniers jour, les vietnamiens étaient plongés dans les préparatifs de cette fête qui va durer toute la semaine : préparation de plats traditionnels, nettoyage et décoration de la maison (notamment avec des fleurs de soucis, « Vạn Thọ », symbole de longévité) et des branches de prunier aux fleurs jaunes, appelées « mai », qui signifie « chance ». La présence de fleurs dans la maison permet de célébrer dignement le printemps et le renouveau, et d’accueillir les visiteurs qui apportent leurs vœux de bonne année.
La semaine du Têt est l’occasion de réunions familiales et des visites aux proches. Traditionnellement, le premier jour est réservé au noyau de la famille, et les jours suivant sont consacrés à la visite des parents, puis amis et enseignants.
Le jour du Têt est une journée importante car les vietnamiens pensent qu’elle influencera le reste de l’année : aussi, ce jour-là, on essaie de ne pas se mettre en colère, de ne pas jurer, ni crier.
Balayer le jour du Têt est de mauvais augure car cela symbolise la chance balayée au loin.
On croit que la première personne qui rend visite à une famille apportera chance ou malchance. La personne idéalement attendue est un homme, prospère, marié, et ayant des enfants. Les familles qui ont subi une perte récente d’un de leur membre, ne font généralement pas de visites pendant la fête du Têt.
La formule de salutation rituelle est « phúc lộc thọ » qui signifie bonheur, prospérité, longévité. Les vietnamiens se souhaiteront également « chúc mừng năm mới » ce qu’on traduit par « bonne année ».
Cette fête se déroule en famille autour de plats traditionnels, comme les « bánh chưng » ou « bánh tét » et les « bánh dầy », gâteaux de riz gluant fourrés de haricots et de viande de porc (mets salé) ou de banane (mets sucré), et emballés dans des feuilles de bananier. Les « bánh tét » (gâteaux traditionnels des régions du Sud) sont de forme allongée. Les « bánh chưng », sont des gâteaux traditionnels des régions du Nord, rectangulaires pour symboliser les quatre points cardinaux de la Terre. Les « bánh dầy » sont circulaires pour symboliser la voûte céleste.
Durant cette semaine de festivités, la coutume est de visiter la maison des personnes proches, de prier les ancêtres devant l’autel familial, ou dans les temples, ou en se rendant en pèlerinage sur les tombes des ancêtres, de présenter ses voeux, et de donner de l’argent dans de petites enveloppes rouges et or, pour souhaiter bonne chance aux enfants et aux personnes âgées.
Retrouvez ici toutes les festivités du Têt en France :
http://www.site-vietnam.fr/fete-du-tet-nouvel-an-vietnamien-en-france-tout-le-programme-2017/
*Cette gouache d’André Maire (1898-1984), peintre voyageur, élève d’Emile Bernard.
Il séjourna longtemps en Indochine (jusqu’en 1958) et fut professeur à l’Ecole des Beaux Arts à Saigon et professeur de dessin et de modelage à l’Ecole Supérieur d’Architecture de Hanoi.
La gouache appartient aujourd’hui au Fonds Auguste Pavie, fonds créé à l’initiative de Loic-René Vilbert, Directeur de la Bibliothèque-Médiathèque de Dinan en Bretagne.
L’œuvre est intitulée : Femmes en bordure du Mékong (Viêt Nam) Gouache, 1954. Elle a été offerte au Fonds Pavie par Mme Harscouet-Maire, fille de l’artiste.